Sur les conseils de mon directeur de recherches, je consulte actuellement La musique à Versailles d'Olivier Baumont, professeur de clavecin au CNSMDP.
Voici quelques pistes de musiques à rechercher.
Les plaisirs de l'Île Enchantée
Il s'agit d'une fête ayant eu lieu à Versailles du 7 au 9 mai 1664. Voici ce qu'il est dit de la première journée : "Quatre trompettistes et deux timbaliers, avec des soleils d'or aux banderoles des trompettes et aux couvertures des timbales annoncèrent l'arrivée du duc de Saint-Aignan, puis huit autres trompettistes et deux autres timbaliers, celle du roi. [...] Parmi les musiciens, figurait un membre de la famille Roddes, longue lignée de trompettistes au service des rois de France depuis la fin du XVIe siècle." (Baumont, 2007, p. 35)
En effet, j'ai déjà trouvé dans les Dictionnaire de la musique aux XVIIe et XVIIIe siècles de Marcelle Benoît un arcticle concernant les Roddes : "Dynastie de trompettistes originaires de Riom-es-Montagne en Auvergne. Ils occupèrent des charges dans la Musique du roi (Chambre, Écurie, Maison militaire) de 1590 à 1740, année du décès de Pierre (29 IV) et Jean (11 V). En 1668, on en comptait huit sur les douze trompettes de l’Écurie. Ils étaient alliés aux Pellissier et aux Rivet, autres célèbres trompettistes de la Cour, également originaires d’Auvergne, pays des chaudronniers (affiliés aux faiseurs de trompes, trompettes et timbales)." (Benoît, 1992, p. 617)
Israël, S. (1664). Les plaisirs de l'isle enchantée ou les festes et diverstissements du Roy à Versailles, divisez en trois journées et commencez le 7me jour de may de l'année 1664 [estampe]. Repéré à http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8404784d |
Durant la troisième journée, "la cour s'installa sur le bord du Rondeau. La petite île sur la droite "fut toute couverte de violons" placés sur trois tribunes, et l'autre île sur la gauche le fut de "trompette" et de "timbaliers", moins nombreux et sur une seule tribune." (Baumont, 2007, p. 39)
La Chapelle Royale
La Chapelle Royale de Versailles était aussi un lieu où on pouvait entendre les trompettes.
Lancret, N. (vers 1724). La remise de l'Ordre du Saint-Esprit dans la chapelle de Versailles [huile sur toile]. Lieu : Musée du Louvre |
"En outre, le renfort des musiciens de la Chambre ou de l'Écurie était fréquent. Parfois, lors d'un Te Deum, souvent joué le dimanche à la messe du roi pour une victoire, une naissance, un mariage ou une guérison, un plus grand nombre d'instrumentistes était nécessaire. Dans son célèbre Journal qu'il tint de janvier 1684 au 16 août 1720, le marquis de Dangeau indique en 1703 : "Le roi fit chanter à sa messe le Te Deum avec les trompettes et les timbales." (Baumont, 2007, p. 68)
EuterpeVendicata. (2011, 12 janvier). Lully: Te Deum [fichier vidéo]. Repéré à https://www.youtube.com/watch?v=5iYiY-tDWOA (consulté le 21 août 2015)
La Chasse
Autre plaisir des Bourbon, la chasse était l'occasion de faire jouer de la musique. "La musique, fonctionnelle avant tout, permettait de communique des messages à distance dans la forêt : le départ, la vue de l'animal que l'on chasse, l'appel des chiens... Elle était aussi ornementale. Telle, elle désola les veneurs soucieux de tradition, mais stimula aussi nombre de compositeurs de la cour. L'instrument principalement utilisé était la trompe de chasse, qu'on appelait aussi cor de chasse. Vers 1680, Rollin Crétien ou Jacques Crétien inaugurèrent une trompe qui fut vite adoptée pour les chasses du roi. Jacques Crétien figure de 1674 à 1689 dans les États des officiers de la maison du roi comme "faiseur de cors et trompettes". Vers 1705, le marquis de Dampierre au service du duc du Maine (fils aîné du roi et de Mme de Montespan) mit au point une autre trompe plus longue ; mais elle ne fut utilisée que plus tardivement, dans la vénerie de Louis XV, lorsque Dampierre en devint l'un des principaux acteurs." (Baumont, 2007, p. 71)
J'ai en effet trouvé des fanfares de Dampierre, mais datant probablement des années 1730 et éditées en 1768, que j'ai déjà fait jouer à des élèves. Mais elles sont trop tardives pour correspondre à mon sujet.
Dampierre, M.A. marquis de. (1768) Fanfares nouvelles pour deux cors de chasse ou deux trompettes et les musettes, vièles et hautbois [partition]. Paris : de La Chevardière. |
"Le lendemain de la naissance, "le roi fit chanter le Te Deum dans la Chapelle de Versailles". Il est probable que ce Te Deum fut celui de Lalande qui fut l'un de ses ouvrages religieux les plus exécutés de son vivant. En outre, ce dernier était depuis 1704 titulaire de trois des quartiers de sous-maître de la musique de la Chapelle, dont celui de janvier à mars. [...] Pour la naissance du duc d'Anjou, comme pour son baptême ensuite, les musiciens de la Chapelle étaient aidés par des instrumentistes des autres départements de la musique du roi. L'État de la France de 1708 mentionne que "les douze trompettes de la Chambre et les quatre des Plaisirs se trouvent ensemble aux grandes cérémonies royales" comme, par exemple, "au baptême des enfants de France". Le 20 février 1710, un Te Deum fut aussi chanté dans l'église métropolitaine de Paris, puis un feu d'artifice fut tiré devant l'Hôtel de Ville où d'autres trompettes n'avaient pas été oubliées. En effet ont vit "trois emblèmes par lesquels ont prétendait faire voir trois des principales vertus nécessaires à un prince, savoir la sagesse, la grandeur d'âme et la science [...]. La renommée était au milieu de la machine, qui représentait ce feu, avec ses deux trompettes." (Baumont, 2007, p. 142)
Lalande (de), M.R. (1689). Te Deum, S. 32 [partition]. Versailles : André Danican Philidor |
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Sources :
Baumont, O. (2007). La musique à Versailles. Arles : Versailles : Actes Sud/Château de Versailles/Centre de musique baroque de Versailles.
Dampierre, M.A. marquis de. (1768) Fanfares nouvelles pour deux cors de chasse ou deux trompettes et les musettes, vièles et hautbois [partition]. Paris : de La Chevardière.
EuterpeVendicata. (2011, 12 janvier). Lully: Te Deum [fichier vidéo]. Repéré à https://www.youtube.com/watch?v=5iYiY-tDWOA (consulté le 21 août 2015)
Israël, S. (1664). Les plaisirs de l'isle enchantée ou les festes et diverstissements du Roy à Versailles, divisez en trois journées et commencez le 7me jour de may de l'année 1664 [estampe]. Repéré à http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8404784d
Lalande (de), M.R. (1689). Te Deum, S. 32 [partition]. Versailles : André Danican Philidor
Lancret, N. (vers 1724). La remise de l'Ordre du Saint-Esprit dans la chapelle de Versailles [huile sur toile]. Lieu : Musée du Louvre
Roddes [Rhode, Rhodes, Roddes, Rodes] (les). (1992). In M. Benoît (Ed.), Dictionnaire de la musique aux XVIIe et XVIIIe siècles (p. 617). Paris : Fayard.
Dampierre, M.A. marquis de. (1768) Fanfares nouvelles pour deux cors de chasse ou deux trompettes et les musettes, vièles et hautbois [partition]. Paris : de La Chevardière.
EuterpeVendicata. (2011, 12 janvier). Lully: Te Deum [fichier vidéo]. Repéré à https://www.youtube.com/watch?v=5iYiY-tDWOA (consulté le 21 août 2015)
Israël, S. (1664). Les plaisirs de l'isle enchantée ou les festes et diverstissements du Roy à Versailles, divisez en trois journées et commencez le 7me jour de may de l'année 1664 [estampe]. Repéré à http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8404784d
Lalande (de), M.R. (1689). Te Deum, S. 32 [partition]. Versailles : André Danican Philidor
Lancret, N. (vers 1724). La remise de l'Ordre du Saint-Esprit dans la chapelle de Versailles [huile sur toile]. Lieu : Musée du Louvre
Roddes [Rhode, Rhodes, Roddes, Rodes] (les). (1992). In M. Benoît (Ed.), Dictionnaire de la musique aux XVIIe et XVIIIe siècles (p. 617). Paris : Fayard.
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