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dimanche 5 mars 2017

La ruralité en musique au XVIIIe siècle

Au XVIIIe siècle, une certaine représentation du monde rural est à l'honneur chez les aristocrates (on songe bien sûr au Hameau de la Reine à Versailles) et les compositeurs accompagnent cette mode pour la ruralité développée notamment par le mythe du bon sauvage chez Diderot ou Rousseau. 

Leprince, XVIIIe siècle
(source : Images d'art)
Jacques Rebour fut flûtiste, hautboïste et compositeur au XVIIIe siècle. Il aurait été maître de musique et ordinaire de la Chapelle de la Reine douairière d'Espagne en 1730. Sur Gallica, nous trouvons un délicieux recueil de 24 pièces intitulé (dans l'orthographe d'époque) "Fanfard nouvelle a deux desus sans Basse convenable pour le Corp de Chasse, Trompette, Haubois, Flute, Violon, et autres Instruments". Jacques Rebour est dit sur la couverture hautboïste des mousquetaires du Roi. 


Norblin de la Gourdaine, 1778
(source : Gallica/BnF)

La première des trois fanfares enregistrée s'intitule (toujours avec l'orthographe de "l'Hauteur") : "Le Vaché de bagnolet".

Rebour, 1730, p. 7
(source : Gallica/BnF)
La façon dont cette musique est supposée évoquer un vacher n'est pas très claire. On joue sur un effet de canon ou d'écho entre les deux voix. On note de très nombreux tremblements (marqués d'un petit + sur la partition), ornementation très à la mode durant la période baroque. 

Rebour, 1730, p. 7
(source : Gallica/BnF)
La dix-septième fanfare se nomme "La Bèrgere". Ici, encore un petit effet de canon mais dans un mouvement plus enjoué qui peut faire penser à une ronde. 

Bergère galante, 1778
(source : Gallica/BnF)


La dernière des trois fanfares enregistrée est un pendant à notre bergère, sobrement intitulée "Le berger".

Rebour, 1730, p. 8
(source : Gallica/BnF)
Ici, on a davantage une écriture à deux voix moins canonique et plus parallèle. L'effet peut faire penser davantage au cor et évoque de vastes vallées où deux bergers converseraient. 

Domenchin de Chavannes, XVIIIe siècle
(source : Images d'art)
Je vous propose donc ce dimanche une petite sortie champêtre au XVIIIe siècle avec l'enregistrement de ces trois morceaux sur une vidéo. 



Sources : 

Domenchin de Chavannes, P.-S. (XVIIIe siècle). Bergers gardant leur troupeau [huile sur toile, 970x840]. Versailles : Châteaux de Versailles et de Trianon.

François Frémeau. (2017, 5 mars). "Le Vacher de Bagnolet" / "La Bergère" / "Le Berger" de Jacques Rebour [Vidéo en ligne]. Repéré à https://youtu.be/Ww5NieeILgQ

Leprince, A.-X. (XVIIIe siècle). Vue de Bagnolet [mine de plomb, 86x130]. Paris : Musée du Louvre.

Noblin de la Gourdaine, J.-P. (1778). Un vacher avec un bâton [estampe, 4,3x2,5]. Paris : Bibliothèque nationale de France. 

Rebour, J. (1730). Fanfard nouvelle a deux desus sans basse convenable pour le Corp de Chasse, Trompette, Haubois, Flute, Violon, et autres Instruments. Paris : Chez l'Auteur, Chez le Sieur Boivin et Chez le Sieur le Clerc. 

s.a. (1778). Bergère galante [dessin, encre métallogallique]. Paris : Bibliothèque nationale de France.

mercredi 27 avril 2016

Iconographie des Plaisirs de l'Isle Enchantée

Il n'y a pas de trace écrite des partitions de trompette jouées lors de la célèbre fête versaillaise de 1664 : Les Plaisirs de l'Isle Enchantée. Néanmoins, un magnifique livre de fête disponible sur Gallica nous en présente une source iconographique prouvant que les trompettes avaient joué lors de cet événement. Une source rares de trompettistes en train de jouer au XVIIe siècle en France. 

Bizincourt, de, N. (1664). Les plaisirs de l’isle enchantée ordonnez par Louis XIV roy de France et de Navarre. A Versailles le 6. May 1664. s. e., p. 14

lundi 14 mars 2016

La classe de Merri Franquin joue la "Gavotte des Festins"

Merri Franquin a été professeur au conservatoire de Paris de 1894 à 1925 et fut l'élève de Jean-Baptiste Arban. 

s. a. (1900). French trumpet player Merri Franquin (1848-1934). [photographie]
Il est intéressant d'apprendre qu'il connaissait les pièces pour trompettes de Philidor, et notamment la "Gavotte des Festins" (Danican Philidor, A. (~1680). Pieces de Trompettes de mrs. de la Lande, Rebelle, et Philidor, mise en estat et copié par le Sr. Philidor L'aisné ordinaire de la Musique du Roy Et Enrichy des Pieces de mr. huguenet Laisné compositeur des triots de trompette plus antien ord[inai]re de La musique du roy. s. e., p. 53) qui fait partie de mon corpus d'oeuvres.


Pour preuve, cet article paru dans le quotidien Le Journal en 1903 trouvé sur Gallica : 

s. a. (1903, 14 mai). Notre five o’clock. Le Journal, p. 3. Repéré à http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k7627617x


dimanche 6 mars 2016

Livre de fête du "Carrousel de Monseigneur le Dauphin" de 1686

Parmi mon corpus d'oeuvres se trouve le "Carrousel de Monseigneur le Dauphin" de 1686. Or il se trouve que la BNF de l'Arsenal possède le livre de fête qui était distribué au public venu assister à cet événement et qui permet de savoir ce qui était joué et en quelle occasion. 

s. a. (1686). Carrousel de Monseigneur le Dauphin. Paris : Chez la Veuve Blageart. 


s. a. (1686). Carrousel de Monseigneur le Dauphin. Paris : Chez la Veuve Blageart. 
Extraits choisis faisant mention des trompettes : 

"Les Carrousels estant des Festes Militaires, & Galantes, des Jeux en forme de Combats, des Exercices guerriers changez en Divertissemens, leur Harmonie est ordinairement de deux sortes, l'une Militaire, fiere, & guerriere, l'autre douce & agreable; & l'une & l'autre se trouvent dans celuy-cy, puis que le bruit des Trompettes, & des Timbales y est mêlé à celuy des Hautbois. Quand les Instrumens, qui sont l'ame de ces sortes de Plaisirs, n'y seroient pas necessaires pour exprimer la joye qui doit estre inseparable de toutes les Festes, ils y devroient estre, parce que les Animaux aiment l'harmonie, particulierement celle des Trompettes & es Tambours qui les excitent au Combat, & aux Courses. Il ne faut pas s'étonner si ce qui touche les Animaux, est encore plus sensible aux hommes. Rien ne leur fait chercher la gloire avec plus d'ardeur dans les plus sanglans Combats.  Celle des Prix d'une Feste pareille à celle-cy, n'est pas moins digne d'un coeur remply d'une belle ambition. On exposoit autrefois ces Prix publiquement, afin que ceux qui devoient combattre, fussent excitez à bien faire. Aprés les Courses, on reconduisoit les Victorieux dans leurs maisons au son des Trompettes, & l'Histoire nous marque que l'Empereur Andronic Paleologue les alloit luy-mesme conduire jusqu'à leur Logis, & que là le Victorieux, aprés avoir receu les applaudissemens de tout le monde, donnoit un verre de vin à chacun." ("Carrousel de Monseigneur le Dauphin", 1686, pp. 20-22)

"Tous les Chevaliers, & les Dames s'habilleront en divers Apartemens du Chasteau, aussi-bien que leur suite, & quand l'heure de la Marche approchera, on verra dans la Place qui est entre le Chasteau, & les deux Ecuries du Roy, un Spectacle, qui bien qu'il ne fasse qu'une partie de celuy qui sera sur le point de paroistre, ne laissera pas de surprendre par sa beauté, & d'embarasser les Spectateurs, qui ne sçauront de quel costé tourner la veuë, parce que dans le mesme temps on verra sortir de la grande Ecurie les chevaux que les Chevaliers doivent monter pour le Carrousel, & de la petite Ecurie, ceux qui sont destinez pour les Dames. Ainsi la Marche sera double, & occupera en mesme temps toute la vaste Place qui est au devant de la premiere grille du Chasteau. Mr Dumont Major General des Quadrilles, accompagnera l'Equipage de Monseigneur, précedé de ses Trompettes, Timbaliers, & Hautbois, & suivy de ses Valets de pied." ("Carrousel de Monseigneur le Dauphin", 1686, pp. 27-28)

"Les Estaffiers de Monseigneur le Dauphin seront habillez à la Grecque. Ils auront des Vestes d'étoffes rayées d'or & de bleu, & des Turbans bleus & argent, & le devant de leurs Vestes sera garny de boutonnieres noires, & or. Les Timbaliers, Trompettes & Hautbois seront vestus de mesme couleur, mais le dessein de leur habit est tout different de celuy des Estaffiers, & a quelque chose de plus particulier."("Carrousel de Monseigneur le Dauphin", 1686, p. 30)

"Tout cét équipage se rendra au pied de l'escalier le plus proche de l'Appartement de Monseigneur le Dauphin, où ce Prince montera à Cheval. Il viendra ensuite environné de douze Valets de pied, devancé de ses Timbaliers, Trompettes & Hautbois, dans la seconde Court, où ce Prince joindra Madame la Duchesse de Bourbon qu'il y trouvera environnée de ses Valets de pied." ("Carrousel de Monseigneur le Dauphin", 1686, pp. 30-31)

Rigaud, H. (s. d.). Louis III de Bourbon, Prince de Condé. [huile sur toile]

"Monsieur le Duc de Bourbon, & Mademoiselle de Bourbon, se rendront de leur costé dans la mesme Court, avec leurs Timbaliers, Trompettes, Hautbois, & tous leur Valets de pied." ("Carrousel de Monseigneur le Dauphin", 1686, p. 34)

"Les Valets de pied sont habillez en Persans. Le fonds de leur habit est incarnat avec des ornemens d'argent. Tout le bord de l'habit est noir, & or, leur Turban est à la Persanne. Les Timbaliers, Trompettes & Hautbois ont des habits de la mesme Nation, qui ne laissent pas d'avoir quelque chose de particulier dans leur maniere." ("Carrousel de Monseigneur le Dauphin", 1686, pp. 35-36)

"Ouvre tous les habits dont je viens de parler, & ceux des Trompettes, Timbales, Hautbois, & des Valets de pied de Monseigneur, et de Madame de Bourbon ; de Monsieur de Bourbon, & de Mademoiselle de Bourbon. Il y aura encore six-vingt Estaffiers des Chevaliers, & des Dames, tous richement vêtus, & suivant ce que leurs Maistres, ou leur Maîtresses representent ; de sorte que cette grande diversité produira un agreable effet." ("Carrousel de Monseigneur le Dauphin", 1686, p. 51)

"Mr Dumont Major General des Quadrilles qui sera à la teste de cette Cavalcade, prendra (en remontant) son tour le long du bord de la Court de marbre, comme s'il vouloit aller à l'endroit opposé à celuy où ces deux Quadrilles seront en bataille : Cependant il ne fera que la moitié du chemin qui seroit necessaire pour s'y rendre, & lors qu'il se trouvera dans le milieu de cet espace, il tournera pour poursuivre sa route, & descendre par le milieu de la Court, vis à vis des portes des deux grilles. Ensuite paroistront, Le Trimbalier et les deux Trompettes de Mr le Duc de Saint Aignan." ("Carrousel de Monseigneur le Dauphin", 1686, p. 53)

Subleyras, P. H. (18e siècle). Le duc de Saint-Aignan donnant à Rome au prince Vaini le cordon de l'ordre du Saint-Esprit. [huile sur toile]
"SECONDE QUADRILLE. Les Timbaliers & Trompettes de Monsieur le Duc de Bourbon. Ses Hautbois. Huit Valets de pied de Monsieur le Duc de Bourbon, & huit de Mademoiselle de Bourbon, marchand de la mesme maniere que ceux de Monseigneur le Dauphin, & de Madame de Bourbon" ("Carrousel de Monseigneur le Dauphin", 1686, p. 56)

"On marchera en cét ordre jusques dans la Court de la grande Ecurie, où le Roy sera dans l'Appartement de Mr le Comte d'Armagnac qui est dans l'aisle qu'on trouve à main droite en entrant dans cette Court. Les deux Quadrilles feront le tour des Barrieres au bruit de tous les Instrumens qui les accompagneront, & d'un tres-grand nombre d'autres dont la carriere sera bordée. Les Airs qu'ils joüront ont esté faits exprés pour cette Feste, & sont de la composition de Mr de Lully. On doit remarquer que les Quadrilles tourneront à gauche en entrant, & poursuivront ainsi le tour qu'elles doivent faire le long des barrieres, afin que lors qu'elles passeront sous les fenêtres du Roy, les Dames se trouvent du costé de Sa Majesté. Ce tour estant achevé, tous les Timbaliers, Trompetes, & Hautbois qui auront servy dans la Marche se détacheront & se posteront aux quatre angles de la Carriere, où pour commencer la Comparse, les Quadrilles entreront par l'angle que l'on trouve sur la droite en entrant dans l'Ecurie, & qui se trouve du costé du Roy, & à la gauche de Sa Majesté, Monseigneur ayant fait le demy tour de la carriere prendra le milieu, & se mettra en bataille devant le Roy [...]" ("Carrousel de Monseigneur le Dauphin", 1686, pp. 59-60)

Mignard, N. (17e siècle). Portrait de Jean-Baptiste Lully (1632-1687). [huile sur toile]
"Lors qu'ils auront demeuré quelque temps en cét estat, au bruit du grand nombre d'instrumens dont on a déja parlé, on fera un mouvement assez digne d'être remarqué." ("Carrousel de Monseigneur le Dauphin", 1686, p. 61)

"Les Trompettes suivant ce qui se pratique toûjours dans ces sortes de Spectacles, feront l'Apel aux quatre coins de la Lice, pour donner lieu aux Chevaliers de partir ensemble, & de fournir leurs Courses avec plus d'égalité, & l'on fera des Fanfares à l'ordinaire pour ceux qui auront fait leur quatre Testes, ce qui ne donne pas seulement lieu de faire éclater les applaudissemens qui sont dûs à l'adresse des Chevaliers ; mais ce qui la fait aussi sçavoir à ceux qui n'en peuvent estre entierement témoins, estant ou trop éloignez, ou placez trop peu avantageusement pour voir tout ce qui se passe dans la Lice." ("Carrousel de Monseigneur le Dauphin", 1686, p. 67-68)

"le tour achevé on sortira par la grande porte par laquelle on sera entré dans le mesme ordre, excepté que Mr le Duc de S. Aignan avec ses Trompettes & Timbales, se trouvera à la queuë en sortant de la Carriere, au lieu qu'il aura esté à la teste en y entrant." ("Carrousel de Monseigneur le Dauphin", 1686, p. 70)

vendredi 26 février 2016

Les mentions des trompettes au XVIIe siècle dans le journal du marquis de Dangeau

Philippe de Courcillon, marquis de Dangeau est le principal mémorialiste du règne de Louis XIV (avec le duc de Saint-Simon). Voici les mentions de trompettes dans ses mémoires (disponibles sur Gallica), qui sont l'occasion de voir la place et le rôle de l'instrument au XVIIe siècle. 

Hyacinthe Rigaud, Portrait de Philippe de Courcillon (1638-1720) Marquis de Dangeau, 1702
19 juillet 1684 :
"A neuf heures on entra dans les grands appartements qu'on trouva fort éclairés ; il y eut bal au bout du côté de la galerie ; ensuite il y eut un grand souper où il y avoit quarante femmes et deux tables ; sur le grand degré en bas, toute la musique avec des timbales et des trompettes."
Courcillon (de), P., marquis de Dangeau. (1854). Journal du marquis de Dangeau, t. 1. Paris. Firmin Didot Frères, p. 37

4 mars 1685 :
"Cette quadrille étoit habillée de vert et or. - Le duc de Grammont et moi étions chefs de quadrille et juges du camp. Le roi et toute la cour étoient placés sur les échafauds et dans la place. La marche se fit en cet ordre : Dumont, écuyer de Monseigneur, marchoit le premier et étoit suivi d'un timbalier et de deux trompettes ; ensuite marchoit la quadrille noire [...] Ensuite venoit la quadrille verte en cet ordre : un timbalier, deux trompettes [...] Les trompettes et les timbales étoient hors de la lice, un trompette sonnoit à tous les commencements de course, et, quand quelqu'un avoit emporté les quatre tête, les trompettes et les timbales se faisoient entendre."
Courcillon (de), P., marquis de Dangeau. (1854). Journal du marquis de Dangeau, t. 1. Paris. Firmin Didot Frères, p. 130

4 juin 1685 :
"Lundi 4, à Versailles. - Le carrousel. - [...] La comparse finie, nous marchâmes chacun à nos postes qui étoient aux quatre coins du manége, ayant nos vingt chevaliers à chaque coins avec leurs pages et leurs estafiers derrière eux, et des timballes et des trompettes dans les angles par delà la barrière."
Courcillon (de), P., marquis de Dangeau. (1854). Journal du marquis de Dangeau, t. 1. Paris. Firmin Didot Frères, pp. 184-185

6 octobre 1688 : 
"L'électeur palatin avoit envoyé, par un trompette, un lettre pour le roi."
Courcillon (de), P., marquis de Dangeau. (1854). Journal du marquis de Dangeau, t. 2. Paris. Firmin Didot Frères, p. 180

4 novembre 1688 :
"Jeudi 4, à Fontainebleau. - Le roi, à sa messe, fit chanter le Te Deum pour la prise de Philipsbourg, et beaucoup de timballes et de trompettes étoient jointes à sa musique."
Courcillon (de), P., marquis de Dangeau. (1854). Journal du marquis de Dangeau, t. 2. Paris. Firmin Didot Frères, p. 203

7 août 1693 : 
"Vendredy 7, à Marly. - On a encore apporté au roi des drapeaux et des étendards. Ruvigny, qu'on croyoit mort, et dont le lendemain du combat un trompette étoit venu chercher le corps sur le champ de bataille, est retourné dans l'armée du prince d'Orange en bonne santé. Apparemment il avoit été pris et a été relâché."
Courcillon (de), P., marquis de Dangeau. (1855). Journal du marquis de Dangeau, t. 4. Paris. Firmin Didot Frères, p. 337

29 juin 1695 : 
"Mercredi 29, à Marly. [...] Un déserteur alla porter au prince Louis la nouvelle de la maladie du  maréchal de Lorges ; le prince Louis de Bade le fit arrêter, renvoya quatre chevaux que le déserteur avoit emmenés avec lui, et donna ordre à un trompette du maréchal qui étoit dans son camp de dire à son maître qu'il lui enverroit son médecin qui étoit très-bon, et lui fit faire toutes sortes d'honnêtetés ; à quoi le maréchal a répondu de même et sans vouloir pourtant accepter l'offre de faire venir le médecin."
Courcillon (de), P., marquis de Dangeau. (1855). Journal du marquis de Dangeau, t. 5. Paris. Firmin Didot Frères, pp. 229-230

13 janvier 1700 :
"Le soir après souper madame la duchesse de Bourgogne alla en masque chez le roi avec des tambours et des trompettes et y resta jusqu'à minuit à danser."
Courcillon (de), P., marquis de Dangeau. (1856). Journal du marquis de Dangeau, t. 7. Paris. Firmin Didot Frères, p. 230

vendredi 29 janvier 2016

Les trompettes de l'exposition Images du Grand Siècle à la BnF

Une magnifique exposition a eu lieu à la BnF autour des estampes du XVIIe siècle : Images du Grand Siècle. Je suis parti l'explorer à la recherche de représentations de trompettes. 

Audran, G., d'après Le Brun, C. (1672). Le passage du Granique [eau forte et burin]. (détail)
Bien sûr, la représentation classique de la trompette antique (avec joues gonflées, car le son était grave et les lèvres détendues) en scène de guerre est fréquente. 

Nous trouvons également des trompettes de renommée jouées par les anges.

Lepautre, P., d'après Coysevox, A. (1689). Statue de Louis XIV placée sous un portique surmonté des Armes du Roi [estampe]. (détail)
(source : Gallica/BnF)

Poilly (de), N. (~1660-1670). Portrait de Louis XIV [estampe]. (détail)

La trompette, sur les bâtiments, est également associée aux attributs de la guerre.


Lepautre, P., d'après Hardouin-Mansart, J. (1687). Façade de l'église des Invalides [eau forte et burin]. (détail)
Bien sûr, les traditionnelles scènes de chasses où on peut apercevoir des trompes et cors de chasse.

Roussel, C., d'après Desmaretz, M. (1699). Image de la confrérie de saint Hubert et saint Eloi [burin]. (détail)
La trompette, instrument biblique (le seul prononcé par la bouche de Dieu), est également associée à la religion comme le montre cet extraordinaire burin coloré. 


Larmessin (de), N. II., d'après Le Titien. (~1690). Le triomphe du Christ [burin]. (détail)
Les livres de fêtes sont aussi présentés dans cette exposition, avec les trompettes comme support d'étendard royal.

Chauveau, F. (1662). Le roi en empereur romain [eau forte]. (détail)
Enfin, le clou de l'exposition et qui est exactement le genre d'images que je cherchais, une eau-forte montre très précisément où se situaient les trompettistes dans l'assemblée, comment il tenaient leurs instruments. Nous pouvons donc voir les trompettes de la chambre en pleine action lors du baptême du Dauphin en 1668.


Hooghe (de), R. (1668). Baptême du Dauphin [eau forte]. (détails)

dimanche 18 octobre 2015

Sonneries militaires du XVIIe siècle

L'Harmonie universelle de Marin Mersenne est une véritable mine d'or sur l'organologie de l'instrument. Plusieurs dizaines de pages sont dédiées à la trompette et à son répertoire. Véritable témoignage musicologique du XVIIe siècle (l'ouvrage est édité en 1637), cet ouvrage contient en outre la seule version (a priori) existante des sonneries militaires du règne de Louis XIV, témoignage précieux de la céleustique de cette époque. 

Mersenne, M. (1637). Harmonie universelle, t. 2. Paris : Pierre Ballard.
(source : Gallica/BnF)

jeudi 15 octobre 2015

Centenaire du conservatoire de Paris : classes de trompette et cornet

Le conservatoire de Paris en 1795, à la suite de la Révolution française. La première classe de trompette ayant pour professeur François Georges Auguste Dauverné a été créée uniquement en 1833 et celle de cornet à pistons (fermée en 1942) a été créée en 1868 avec Jean-Baptiste Arban pour premier professeur. 

En 1895, pour le centenaire du conservatoire, de nombreuses photos des classes instrumentales ont été prises. Quel lien avec mon sujet de mémoire ? Et bien, ces photographies font apparaître l'importance de l'association de la trompette (et du cornet) comme instrument militaire par les tenues des élèves. 

Pirou, E. (1895). Centenaire du Conservatoire national de musique et de déclamation : 1795-1895. [Classe de cornet à pistons] [photographie]. Repéré à http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8454179d


Pirou, E. (1895). Centenaire du Conservatoire national de musique et de déclamation : 1795-1895. [Classe de trompette] [photographie]. Repéré à http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b84541802
Sur ces photographies, on constate que 2 élèves sur 5 de la classe de trompette sont en uniforme militaire. Pour la classe de cornet à pistons, il s'agit de 6 élèves sur 10 qui sont en uniforme militaire. On voit donc qu'à la fin du 19e siècle, la trompette, est toujours fortement associée à un instrument militaire. 

mercredi 26 août 2015

Caldwell Titcomb : "Baroque Court and Military Trumpets and Kettledrums: Technique and Music"

Voici un document au titre prometteur concernant la musique de cour jouée à la trompette. 

"In the Middle Ages, the Cursaders had a long-lasting contact with the civilizations of the East and could not help but there acquire new tastes, desires and customs. Among the novelties that caught their fancy were two instruments, already closely associated, which were to remain almost inseparable for centuries afterwards : the long, straight trumpet, and the small kettledrums known as nakers." (Titcomb, 1956, p. 56)

"The position of the Guild was strengthened by the Thirty Years War (1618-48). In 1630 an imperial decree elaborated on the privileges of the Guild. A formal written statement was issued in 1643 in behalf of the members of the Guild and was signed by 'Hanns Jacob Trompeschka, der Röm. Käyserl. Maj. Hof- und Feld Heer-Paucker,' along with twenty-two trumpeters." (Titcomb, 1956, p. 57)

"Who could employ trumpeters and kettledrummers? The decrees mentioned above [Friedrich Wilhelm III in November 1810] took great care to make it clear that these musicians ware allowed to serve only in the households of emperors, kings, electors, dukes, princes, counts, lords and others of noble and knightly rank, and occasionally of persons especially qualified, through, for example, the possession of a doctoral degree. The use of trumpets and kettledrums was forbidden to those who were not members of the Guild, such as the city-pipers, tower-blowers, tavern minstrels and other town musicians. Any such person caught playing the instruments had them taken away and handed over to the Chief Imperial Field Trumpeter (Reichsoberfeld-trompeter), and the offenders had to pay a fine of 100 gold florins, half of which went into the Court Trumpeters' treasury." (Titcomb, 1956, p. 57)

Si cette situation décrite dans le Saint-Empire est aussi valable en France, cela expliquerait qu'il y ait peu de partitions de trompettes car leur jeu était réservé aux membres d'une guilde jouant chez des nobles. Les musiciens "amateurs" de bonne famille jouant des instruments à cordes. 

"An extreme case occurred about the same time [between 1684 and 1694] in Hanover, when it became known that the chief town-musician had a trumpet. While he was practising on it, the Elector's trumpeters broke into his house, grabbed the trumpet and knocked out his teeth with it before they left. They maintained that they had only asserted their just rights and escaped all censure and punishment." (Titcomb, 1956, pp. 57-58)

"The trumpeters and kettledrummers were to perform only for the nobility and at the express order of the sovereign or noble who had jurisdiction over them. They were specifically forbidden to provide music at such affairs as middle-class and peasant weddings, annual fairs, festivals, public danes and theatre performances, and the like. Furthermore, not only were the city-pipers prohibited from playing trumpets and kettledrums, but the members of the Guild were not even allowed to play their rightful instruments in company with any non-Guild city musicians. [...] It is also easy to see why the city magistrates enviously eyed the trumpets and kettledrums of the nobility, and thought what a wonderful addition they would make for major civic festival occasions and great parades. This addition sometimes materialized. The Guild members regarded such things as somewhat a profanation of their art, but nevertheless, magistrates desirous of having trumpets and kettledrums for pompous affairs sometimes succeeded, upon payment of a large amount of money, in persuading sovereigns to issue for their use an official permit, called a Trompeterfreibrief. But there were exceptions to normal policy. The prestige and pride of the Guild is often manifested in some of the words and phrases used concerning it. For example: the members of the 'closed Guild' (geschlossenen Zunft) were usually designated as 'honourable' (ehrlich), and they practised an ''exalted art' (elden Kunst) or even a 'noble, knightly free art' (adelig-ritterlich freie Kunst); the city musicians were 'low' or 'common' (gemeinen), or 'incompetent good-for-nothings' (untüchtigen Personen), and to play with them was the 'very greatest abuse' (höchsten missbraucht), through which they would (grievously disgrace their art' (die Kunst höchlich verschimpfen) [...]." (Titcomb, 1956, p. 58)

"The most illuminating source, however, is the collection of seventeenth-century marches, carrousel pieces and other court music transcribed in 1705 by André Philidor ('Philidor l'aîné'), librarian of Louis XIV's Royal Music Library at Versailles and father of the famous chess champion. He includes a march, Ex. 3, written by his younger brother Jacques ('Philidor cadet')." (Titcomb, 1956, p. 62)

Toutes les sources m'amènent en effet vers Philidor l'Aîné dont le catalogue de la bibliothèque devrait m'emmener vers quelques partitions. 

"Two of the marches in this collection were composed for the Gardes du Roy by Claude Bab(e)lon, who was Louis's timbalier des plaisirs, i.e. a kettledrummer who, together with four trompettes des plaisirs, stayed near the king for private service at his 'pleasure'." (Titcomb, 1956, p. 64)

"The trumpet used with kettledrums in court and military music was the natural trumpet, usually, until the last half of the eighteenth century, pitched in D (rarely in E b), though sometimes with a tone crook to lower it to C. This explains why most Baroque music using trumpets and drums (usually festive in character) is in the key of D. The trumpet and drum were both, however, treated as transposing instruments, and hence written for in C." (Titcomb, 1956, p. 66)

"The normal D trumpet was pitched not a third above our present-day B b trumpet, but a sixth below it, and hence the vibrating tube length was nearly eight feet. The natural trumpet could produce only the notes of the harmonic series, eight-foot C (so written) being the fundamental. The fundamental was practically impossible to play and a worthless note at best, so that the usable notes began with the second harmonic, c, and continued up as high as g''', the twenty-fourth harmonic. Harmonics 7, 11, 13, 14, 17 and 19 were considerably out of tune. Each trumpeter, however, was not expected to play the entire series of harmonics ; rather he specialized in one potion of the range and played only those parts confined to is, as will be described later on." (Titcomb, 1956, pp. 66-68)

"We have no definite example of the earliest cavalry trumpet signals. Some idea of what they were like can be had from looking at fourteenth-century caccie and some virelais, as well as Josquin's Fanfares royales (probably composed for the enthroning of Louis XII in 1498) and the corpus of sixteenth-century battle-pieces. There have been preserved, however, many of the official signals from the sixteenth, seventeenth and eighteenth centuries." (Titcomb, 1956, p. 68)



HarpsichordA6. (2011, 19 novembre) Canadian Brass Royal Fanfare Josquin Desprez. [fichier vidéo]. Repéré à https://youtu.be/1pWirrgMFEY (consulté le 27 août 2015)

"The music of the preserved cavalry signals gives only the main trumpet line. All the signals lie within the range covered by harmonics Nos. 2-10. The seventh harmonic (the out-of-tune bb') is almost never used and other harmonics are quite rare. Thus the signals use the notes of the C-major triad almost exclusively and are confined principally to the notes g c' e' g' c''. As stated earlier, he kettledrummer had to know all these signals by heart, in order to supply an appropriate bass. A French ordinance describes the function of the kettledrums in one of the cavalry signals, the called to attack: The 'Charge' for the kettledrum is nothing but a very great noise produced by animated rolls, which go from the right kettledrum to the left and from the left to the right, with some detached strokes; as this noise constitutes exactly the underlying bass for the trumpets, it suffices that the kettledrummer have a good ear to fulfil this aim" (Titcomb, 1956, pp. 68-69)

"Besides the various battle signals, the trumpets and kettledrums played all sorts of marches, flourishes and fanfares often met under the names of Aufzug; Abtrupp; sonnade, sonnada, sennet (and other variants); serssemeda; entrade, Intrade; tocceda, toccata, tucket, tuck, touche, and Tusch. Most of these pieces had from two to six trumpet parts in addition to that for kettledrum, the trumpet parts often having been doubled or tripled at will. From the very end of the sixteenth century there is a manuscript containing twenty-four Aufzüge for a trumpet. These make use almost exclusively of the notes c' e' g' c'', but in nine of them there are in addition parts for a second trumpet, playing mainly above the other trumpet and covering the notes of the harmonic series g' to a''. Kettledrum parts are easily supplied for these pieces. One of the earliest trumpet pieces for which we have all the parts is the fanfare that opens Monteverdi's Orfeo, first performed in Mantua in 1607. When the work was published two years later, the fanfare was termed toccata. This word as applied to trumpet fanfares has a history going back to the fourteenth century; and the later keyboard toccata had its origin in the old trumpet toccata." (Titcomb, 1956, p. 69)

"Ce terme, qui apparaît en Italie à la fin du XVe siècle, définit des compositions, jouées isolément ou au début d'un office ou d'un concert, et destinées à faire valoir le toucher de l'interprète. Ce sont des pièces de virtuosité que caractérisent la liberté de la forme, un caractère apparent d'improvisation, de fréquentes modifications rythmiques ou mélodiques, un jeu d'ornementation qui se lie à une certaine richesse mélodique et prend le pas sur le respect strict des règles du contrepoint. Une des seules exigences propres à la toccata est de s'adapter, de façon rigoureuse, à l'instrument sur lequel elle sera exécutée. [...] Un des plus anciens emplois du mot toccata se trouve dans une description du couronnement du roi Alphonse II de Naples (1494). Il s'agit d'une "toccata de trombe", probablement une fanfare triomphale pour l'arrivée du monarque. C'est encore avec une "toccata con tutti li stormenti" que s'ouvre l'Orfeo de Monteverdi (1607). À l'époque, la toccata commence pourtant à prendre place dans les genres habituellement réservés aux instruments à clavier, à l'orgue en particulier. Mais l'usage se perpétuera en Italie pendant longtemps de remplacer une pièce d'orgue par sa transcription pour plusieurs instruments à vent (cuivres en général) dans certaines circonstances particulièrement solennelles ou dans des lieux qui ne possèdent par d'orgue. Il ne fait pas de doute que de nombreuses toccatas pour orgue ont été connues du public dans de telles exécutions." ("Toccata", 2005)

"The trumpet and kettledrum fanfare such as heralded the arrival of royalty, preceded a toast at a banquet or announced the beginning of a dramatic performance was usually a loud glorified and extended C-major triad ending in a long flutter-tongued chord. And writers of the seventeenth and eighteenth centuries are careful to say that the kettledrummer, before the final chord, must always produce a long tremolo with fast alternations between the two drums; and that, just when the trumpets stop, he is to give a determined, resounding blow on the C drum. Ex. 7 is a simple illustration of such a fanfare, for four trumpets and kettledrums; and the variations are endless." (Titcomb, 1956, p. 71)

(Titcomb, 1956, p. 71)
"Trumpet signals and fanfares were not sounded just once; they were always played three times. This was in accordance with a long-standing tradition which could be observed in divers other manifestations. For example, the French coronation ritual, which had remained the same for centuries, prescribed that when the king was seated on the throne, the archbishop was to proclaim three times, 'Vivat Rex in Aeternum!' To this a regiment of Gardes outside the cathedral responded with three volleys of firearms." (Titcomb, 1956, p. 71)

"In the fifteenth century French tournaments, the king-at-arms ordered a trumpet sonnade to be played, and then shouted to the combatants three times, 'Soiez prests pour cordes coupper!' ('Be ready for the cutting of the cords'). [...] Thus is was that above the Orfeo toccata Monteverdi put the instruction, 'Toccata to be sounded three times before the curtain rises.' Similarly in 1608 Guarrini's comedy L'idropica was put on in Mantua as part of the wedding festivities of Prince Francesco Gonzaga; and a contemporary description by Follino tells us that the great curtain suddenly opened after the trumpets had sounded their fanfare for the third time. Furthermore, this account refers to the fanfare as 'the usual signal sounded by the trumpets'. This once and for all points up the error of all those who continued to champion the Orfeo toccata as one of Monteverdi's most daring innovations. It is nothing of the sort. [...] It is nought but the customary trumpet and kettledrum fanfare of the kind that preluded dramatic performances on important occasions when royalty was present." (Titcomb, 1956, p. 72)

"À l'origine, composition musicale pour trompettes de cavalerie ou trompes de chasse. Par extension, tout morceau de musique exécuté par un ensemble de cuivres." ("Fanfare", 2005)

"In Fantini's Modo per imparare a sonare di tromba (1638) there is quoted a military signal which was likewise to be played three times." (Titcomb, 1956, p. 72)

"About this time [1650] Nicolaus Hasse was organist at the Marienkirche in Rostock. He composed two short Aufzüge for two clarini and tow Heerpauken. The first clarin parts, which are all that remain, were copied by Matthew Locke sometime between 1660 end 1677 on extra staves at the bottom of folio pages in a manuscript of choral music now in the British Museum. As concrete illustrations of how the lower parts of such pieces might be devised, I have made simple reconstructions of the missing second clarin and kettledrum parts. The first Aufzug is shown in Ex. 8, so reconstructed; further variations and embellishments are of course possible. A couple of pages later in the manuscript is another line of music which is clearly an adaptation in triple metre of the Aufzug material. Ex. 9 show a basic reconstruction. The second Aufzug also has a version in trimple metre, this time right alongside the original; both are reconstructed simply in Ex. 10. This practice of creating a new piece by changing the metre of an old one was undoubtedly quite frequent; iit is reminiscent of the sixteenth-century dances 'à double emploi' and particularly of the German Proportz." (Titcomb, 1956, pp. 73-75)

(Titcomb, 1956, p. 74)
(Titcomb, 1956, p. 74)
(Titcomb, 1956, p. 75)
"John Playford was succeeded in the publishing business by his son Henry, who brought out in 1695 The Sprightly Companion, Being a collection of the best Foreign Marches, now play'd in all Camps. A number of the marches contained therein are obviously of trumpet origin, such as The Duke of Savoy's March. As with the Hasse Aufzüge, one could take the given melody as a first clarin part and supply lower parts for other trumpets and kettledrums." (Titcomb, 1956, p. 75)


(The Sprightly Companion, 1695)
"Normally all trumpet and kettledrum music was loud, vigorous and bright. For some special reasons, however, the trumpets and kettledrums were played softly. Mersenne wrote in 1636 that military trumpets were sounded with mutes when one did not want the enemy to hear the signal, and also when one was about to decamp." (Titcomb, 1956, p. 75)

"An intermediate stage in this development can be seen in La Marche Royalle, one of the pieces put to paper by Philodor in 1705. [...] The final stage is shown in Ex. 11, the third of six Aufzüge composed by Johann Michael Gottmann, court-trumpeter and also, after 1714, Spielgraf in the archbishopric of Salzburg. Here there are two crossing parts for clarin trumpets, but with a prinzipal trumpet in addition. The kettledrum part is virtually duplicated by a touquet part for a fourth trumpet. But in the present case the touquet is noted where it belongs, an octave above the kettledrums." (Titcomb, 1956, p. 76)

(Titcomb, 1956, p. 76)

Mind&Soul: Are you feeling it?. (2009, 26 juin) Philidor: Marche de triomphe avec des trompettes et des timbales. [fichier vidéo] Repéré à : https://youtu.be/mpnFU3Bzy3A (consulté le 27 août 2015)

"One of the high points in trumpet and kettledrum literature is the Aufzug in Ex. 14, printed by Kappey without further identification than that it was 'in the ancient style'. The music suggests the period around 1725. Scored for two clarin and two prinzipal trumpets with kettledrums, this processional piece, when one considers its limitation to three chords, is masterfully wrought from the point of view of form, colour, and harmonic and rhythmic interest. It is trumpet and kettledrum writing of the highest order, a superb example of majestic splendour. With the waning of the Baroque, attempts were made to widen the capabilities of the trumpet and kettledrum corps by employing trumpets crooked in several different keys. But despite the increased facilities, post-Baroque music for this medium was on the whole of sadly inferior quality. Clearly the court and military trumpets and kettledrums reached their most illustrious summits during the Baroque-Rococo period, from about 1600 to 1775. It was the magnificent spirit of the Baroque to which these instruments were most ideally attuned and of which they constituted such a transcendent symbol. And it was the Baroque mind that so appreciated their august plangency and refulgent splendour that it elevated them to the highest position possible in its civilization short of apotheosis; one where silver trumpets and kettledrums enjoyed a golden age intaminatis honoribus. Truly, in the breadth and depth of their realm, the royal and heroic kettledrums and trumpets served, far more than their share, the glory of heaven and earth et Marte et Arte." (Titcomb, 1956, p. 78-80)

(Titcomb, 1956, p. 79)


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Fanfare. (2005). Dans Dictionnaire de la musique. Paris : Larousse.

HarpsichordA6. (2011, 19 novembre) Canadian Brass Royal Fanfare Josquin Desprez. [fichier vidéo]. Repéré à https://youtu.be/1pWirrgMFEY (consulté le 27 août 2015)

Mind&Soul: Are you feeling it?. (2009, 26 juin) Philidor: Marche de triomphe avec des trompettes et des timbales. [fichier vidéo] Repéré à : https://youtu.be/mpnFU3Bzy3A (consulté le 27 août 2015)

The Sprightly Companion [partition]. (1695). Londres : J. Heptinstall for Henry Playford

Titcomb, C. (1956). Baroque Court and Military Trumpets and Kettledrums: Technique and Music. The Galpin Society Journal, 9, 56-81. doi : 10.2307/841790 

Toccata. (2005). Dans Dictionnaire de la musique. Paris : Larousse.

vendredi 21 août 2015

Olivier Baumont : "La musique à Versailles"

Sur les conseils de mon directeur de recherches, je consulte actuellement La musique à Versailles d'Olivier Baumont, professeur de clavecin au CNSMDP. 


Voici quelques pistes de musiques à rechercher. 

Les plaisirs de l'Île Enchantée

Il s'agit d'une fête ayant eu lieu à Versailles du 7 au 9 mai 1664. Voici ce qu'il est dit de la première journée : "Quatre trompettistes et deux timbaliers, avec des soleils d'or aux banderoles des trompettes et aux couvertures des timbales annoncèrent l'arrivée du duc de Saint-Aignan, puis huit autres trompettistes et deux autres timbaliers, celle du roi. [...] Parmi les musiciens, figurait un membre de la famille Roddes, longue lignée de trompettistes au service des rois de France depuis la fin du XVIe siècle." (Baumont, 2007, p. 35) 

En effet, j'ai déjà trouvé dans les Dictionnaire de la musique aux XVIIe et XVIIIe siècles de Marcelle Benoît un arcticle concernant les Roddes : "Dynastie de trompettistes originaires de Riom-es-Montagne en Auvergne. Ils occupèrent des charges dans la Musique du roi (Chambre, Écurie, Maison militaire) de 1590 à 1740, année du décès de Pierre (29 IV) et Jean (11 V). En 1668, on en comptait huit sur les douze trompettes de l’Écurie. Ils étaient alliés aux Pellissier et aux Rivet, autres célèbres trompettistes de la Cour, également originaires d’Auvergne, pays des chaudronniers (affiliés aux faiseurs de trompes, trompettes et timbales)." (Benoît, 1992, p. 617)

Israël, S. (1664). Les plaisirs de l'isle enchantée ou les festes et diverstissements du Roy à Versailles, divisez en trois journées et commencez le 7me jour de may de l'année 1664 [estampe]. Repéré à http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8404784d 
Durant la troisième journée, "la cour s'installa sur le bord du Rondeau. La petite île sur la droite "fut toute couverte de violons" placés sur trois tribunes, et l'autre île sur la gauche le fut de "trompette" et de "timbaliers", moins nombreux et sur une seule tribune." (Baumont, 2007, p. 39)

La Chapelle Royale

La Chapelle Royale de Versailles était aussi un lieu où on pouvait entendre les trompettes. 

Lancret, N. (vers 1724). La remise de l'Ordre du Saint-Esprit dans la chapelle de Versailles [huile sur toile]. Lieu : Musée du Louvre
"En outre, le renfort des musiciens de la Chambre ou de l'Écurie était fréquent. Parfois, lors d'un Te Deum, souvent joué le dimanche à la messe du roi pour une victoire, une naissance, un mariage ou une guérison, un plus grand nombre d'instrumentistes était nécessaire. Dans son célèbre Journal qu'il tint de janvier 1684 au 16 août 1720, le marquis de Dangeau indique en 1703 : "Le roi fit chanter à sa messe le Te Deum avec les trompettes et les timbales." (Baumont, 2007, p. 68)




EuterpeVendicata. (2011, 12 janvier). Lully: Te Deum [fichier vidéo]. Repéré à https://www.youtube.com/watch?v=5iYiY-tDWOA (consulté le 21 août 2015)


La Chasse

Autre plaisir des Bourbon, la chasse était l'occasion de faire jouer de la musique. "La musique, fonctionnelle avant tout, permettait de communique des messages à distance dans la forêt : le départ, la vue de l'animal que l'on chasse, l'appel des chiens... Elle était aussi ornementale. Telle, elle désola les veneurs soucieux de tradition, mais stimula aussi nombre de compositeurs de la cour. L'instrument principalement utilisé était la trompe de chasse, qu'on appelait aussi cor de chasse. Vers 1680, Rollin Crétien ou Jacques Crétien inaugurèrent une trompe qui fut vite adoptée pour les chasses du roi. Jacques Crétien figure de 1674 à 1689 dans les États des officiers de la maison du roi comme "faiseur de cors et trompettes". Vers 1705, le marquis de Dampierre au service du duc du Maine (fils aîné du roi et de Mme de Montespan) mit au point une autre trompe plus longue ; mais elle ne fut utilisée que plus tardivement, dans la vénerie de Louis XV, lorsque Dampierre en devint l'un des principaux acteurs." (Baumont, 2007, p. 71)

J'ai en effet trouvé des fanfares de Dampierre, mais datant probablement des années 1730 et éditées en 1768, que j'ai déjà fait jouer à des élèves. Mais elles sont trop tardives pour correspondre à mon sujet.

Dampierre, M.A. marquis de. (1768) Fanfares nouvelles pour deux cors de chasse ou deux trompettes et les musettes, vièles et hautbois [partition]. Paris : de La Chevardière.
Baptême

"Le lendemain de la naissance, "le roi fit chanter le Te Deum dans la Chapelle de Versailles". Il est probable que ce Te Deum fut celui de Lalande qui fut l'un de ses ouvrages religieux les plus exécutés de son vivant. En outre, ce dernier était depuis 1704 titulaire de trois des quartiers de sous-maître de la musique de la Chapelle, dont celui de janvier à mars. [...] Pour la naissance du duc d'Anjou, comme pour son baptême ensuite, les musiciens de la Chapelle étaient aidés par des instrumentistes des autres départements de la musique du roi. L'État de la France de 1708 mentionne que "les douze trompettes de la Chambre et les quatre des Plaisirs se trouvent ensemble aux grandes cérémonies royales" comme, par exemple, "au baptême des enfants de France". Le 20 février 1710, un Te Deum fut aussi chanté dans l'église métropolitaine de Paris, puis un feu d'artifice fut tiré devant l'Hôtel de Ville où d'autres trompettes n'avaient pas été oubliées. En effet ont vit "trois emblèmes par lesquels ont prétendait faire voir trois des principales vertus nécessaires à un prince, savoir la sagesse, la grandeur d'âme et la science [...]. La renommée était au milieu de la machine, qui représentait ce feu, avec ses deux trompettes." (Baumont, 2007, p. 142)

Lalande (de), M.R. (1689). Te Deum, S. 32 [partition]. Versailles : André Danican Philidor
Le livre d'Olivier Baumont parle peu des trompettes des plaisirs et des trompettes de la grande écurie. Il faut donc que je trouve un livre plus spécifique sur le sujet, s'il existe.


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Sources : 

Baumont, O. (2007). La musique à Versailles. Arles : Versailles : Actes Sud/Château de Versailles/Centre de musique baroque de Versailles.


Dampierre, M.A. marquis de. (1768) Fanfares nouvelles pour deux cors de chasse ou deux trompettes et les musettes, vièles et hautbois [partition]. Paris : de La Chevardière.

EuterpeVendicata. (2011, 12 janvier). Lully: Te Deum [fichier vidéo]. Repéré à https://www.youtube.com/watch?v=5iYiY-tDWOA (consulté le 21 août 2015)

Israël, S. (1664). Les plaisirs de l'isle enchantée ou les festes et diverstissements du Roy à Versailles, divisez en trois journées et commencez le 7me jour de may de l'année 1664 [estampe]. Repéré à http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8404784d


Lalande (de), M.R. (1689). Te Deum, S. 32 [partition]. Versailles : André Danican Philidor

Lancret, N. (vers 1724). La remise de l'Ordre du Saint-Esprit dans la chapelle de Versailles [huile sur toile]. Lieu : Musée du Louvre


Roddes [Rhode, Rhodes, Roddes, Rodes] (les). (1992). In M. Benoît (Ed.), Dictionnaire de la musique aux XVIIe et XVIIIe siècles (p. 617). Paris : Fayard.

mercredi 19 août 2015

Question de recherche

Tout mémoire doit avoir une question de recherche issue d'une problématique. Le 4 mai dernier, j'ai eu le plaisir de voir ma question de recherche validée.
La voici donc : "Quels sont les apports pédagogiques de la musique pour trompette du XVIIe siècle en France au niveau de l'organologie, du répertoire, des systèmes de notation et des ressources techniques ?"

Le pari est que les élèves qui travaillent ce répertoire (dès le 1er cycle) feront grâce à lui des progrès organologiques, stylistiques, instrumentaux et musicaux. Quels critères vais-je donc évaluer afin de vérifier cette hypothèse ?

Organologie
Les élèves savent-ils d'où vient leur instrument ? Connaissent-ils leur ancienneté ? J'envoie à mes élèves en début d'année un document que j'ai écrit retraçant rapidement et simplement l'histoire de leur instrument. Ce sera l'occasion de voir s'ils l'ont lu et/ou compris.

Frémeau F. (2014), Histoire de la trompette
Répertoire
Je vais élaborer un questionnaire simple que je vais envoyer à mes collègues professeurs de trompette afin de connaître les répertoires qu'ils font travailler à leurs élèves. Font-ils travailler le baroque ? À partir de quel niveau ? Avec quelles pièces ? Pour quels objectifs pédagogiques ?


Système de notation
Les signes représentant les ornements sont souvent mal compris, voire ignorés, des trompettistes. Le travail de ce répertoire permettrait d'apprendre et de maîtriser les trilles, les mordants, etc. 

Ressources techniques
Le travail du répertoire baroque, écrit pour trompette naturelle, permet de passer du temps à la maîtrise des harmoniques de notre instrument. Ce travail est trop souvent expédié et mal contrôlé par les élèves. Travailler ce répertoire pourrait permettre aux élèves de véritablement maîtriser avec plus d'aisance le passage d'une harmonique à l'autre. Par ailleurs, les pièces polyphoniques que je souhaite chercher seraient l'occasion de travailler la justesse d'ensemble et l'écoute pour un instrument qui est avant tout un instrument d'ensemble ou d'orchestre.